Ressources humaines
Ce chapitre de l’exposition met en tension l’expression figée de « ressources humaines », qui sous-tend une vision utilitariste de l’être humain, considère les individus comme des moyens au service d’une fin et accompagne les doctrines de la productivité économique.
Il propose de retourner littéralement au sens premier de l’expression pour mieux considérer les ressources des êtres humains, depuis la puissance cognitive jusqu’aux capacités individuelles et collectives à résister aux mésusages des énergies. Les œuvres présentées dans cette section envisagent ainsi les individus comme des acteurs sociaux à part entière, capables de contribuer activement à la transformation de la société.
Le parcours s’ouvre chronologiquement avec les actions performatives de Joseph Beuys en 1972 sur les paradoxes environnementaux des démocraties libérales. Il se poursuit dans les années 1980 par le regard porté par différentes artistes, telles Ellen Lesperance et Pauline Hisbacq, sur les mouvements écoféministes de Greenham Common en Grande-Bretagne, où durant dix-neuf ans des collectifs de femmes luttèrent pacifiquement contre l’installation de missiles à têtes nucléaires. Il se clôt par des œuvres de Minia Biabiany et de Bertille Bak qui, au travers de registres visuels et narratifs presque opposés, abordent les croisements entre colonialisme, accumulation primitive du capital et crise environnementale.
Ensemble, les œuvres de ce chapitre portent un regard sur la capacité du corps collectif à diversifier ses modes de lutte, se rapprochant parfois de rituels tels que les cercles de silence, ou par l’usage de miroirs face aux forces de l’ordre. Ces luttes soulignent la nécessité de reconnaître les différentes formes d’oppression, autant qu’elles mettent en lumière les inégalités de genre et d’origine envers les enjeux de protection environnementale. Le corps social se révèle alors dans sa diversité et son humanité.
Ce chapitre de l’exposition est visible au Frac Grand Large — Hauts-de-France.