Avancer les montres, reculer les horloges
Le choc pétrolier de 1973 survient après trois décennies d’abondance, conduisant de nombreux pays à prendre des mesures pour économiser l’énergie.
Le changement d’heure aux solstices, défini en 1976, est l’un de ses héritages, dont Agathe Berthaux Weil performe la généalogie et les moyens mnémotechniques pour retenir dans quel sens tourner ses aiguilles.
Les conséquences du choc pétrolier sur la mesure du temps conduisit certain·e·s artistes, comme Hanne Darboven, Robert Filliou, Véronique Joumard ou Roger Ackling, à contrecarrer cette pression temporelle : elles et ils développent un lien aussi biologique, méditatif que cosmique à l’énergie, considérant les rythmes de vie organisés par le mouvement des astres.
Ménageant un rapport au temps apaisé face aux tensions et à la vitesse des activités productives et de la finance, ces artistes soulignent l’importance du quotidien et d’une attention à celui-ci. Elles et ils énumèrent le passage de l’instant ou dilatent le temps de création en prenant la longue durée pour mesure. Tel fut le cas en Finlande où Agnes Denes, consciente de la rapidité de la déforestation, décida de reboiser le territoire, ou tout récemment lorsqu’Éric Baudelaire rend tangibles les fortes variations de valeurs financières et d’émissions de gaz à effet de serre en temps de COVID-19.
Ce chapitre de l’exposition est visible au Frac Grand Large — Hauts-de-France.