La Plate-Forme, laboratoire d’art contemporain (Dunkerque) a invité Jean Attali à concevoir une exposition dont les principaux éléments seront issus de L’Atlas mondial des villes, œuvre collective réalisée en école d’architecture (ENSA Paris-Malaquais & ENSA Paris-Belleville). Le projet d’exposition est né d’une conviction : la carte ne pose pas un problème graphique, elle pose un problème plastique. Les aspects d’un territoire ne peuvent être présentés de manière uniforme ni selon les seules normes de la codification cartographique conventionnelle.

La carte aujourd’hui invite à faire preuve d’imagination et de créativité, elle doit lutter contre l’appauvrissement de ses usages. Elle aspire à l’objet, à l’installation : par ses dimensions, par les liens qui l’unissent à d’autres cartes, par les modalités de sa lecture, de son déchiffrement, par l’inclination à y rechercher un pouvoir d’expression approprié à notre connaissance de l’espace habité.

L’exposition présente plusieurs dizaines de cartes de grand format, très différentes par leur échelle et par leur écriture graphique, mais qui, toutes ensemble, forment une image puissante des processus de différenciation interne qui caractérisent le monde des villes aujourd’hui. Nous faisons le pari d’installer ces cartes dans un lieu d’art : la liberté des formats, des échelles, des modes de représentation, est pensée à l’image de la multitude des cultures urbaines.