Écrans Parallèles
Les images +l’électricité
(Représentations des énergies au cinéma)
Dès son invention à la fin du XIX eme siècle , qui correspond à la généralisation de l’usage de l’électricité, le cinéma s’est attaché à représenter les énergies naturelles ou artificielles, enrichissant aussi bien les domaines de la fiction que celui du documentaire.
Ainsi, les frères Lumière s’emparent des 1896 des mondes du charbon, et des puits de pétrole pour filmer la combustion, tout comme Mélies met littéralement en scène le feu, la gravitation notamment, bien avant Gravity ou Interstellar.
Parmi les énergies dont s’empare très tôt le cinéma figure l’énergie atomique, autant objet a célébrer dans Notre ami l’atome de Disney en 1957 qu’objet de catastrophe et de peurs endémiques, dans Hiroshima mon amour en 1967 ou Three Mile Island en 1979. Tantôt saisies dans leur versant lumineux ou dans leur versant obscur, les énergies sont pour le cinéma de véritables motifs- outils pour écrire des histoires économiques, géopolitiques, ainsi que l’histoire de leurs représentations imaginaires.
Le programme Les images + l’électricité , concu dans le cadre des écrans paralleles de la Triennale Art et Industrie 2023, se déploiera au Studio 43 de Dunkerque, au Fresnoy, Tourcoing ( énergies de la gravitation), à la Maison de la culture d’Amiens en partenariat avec le Fifam ( énergies du feu) , ainsi que dans les lieux de détention de Dunkerque, Lille- Sequedin, St Omer Longuenesse (énergies du souffle de la respiration, de l’air).
Programmation
Maison de la culture d’Amiens (MCA)
Le feu, tous les feux
11 septembre 2023:
Alexander Abaturov, Paradis, 2023, 89’
À l’été 2021, une vague de chaleur et une sécheresse exceptionnelle provoquent des incendies géants qui ravagent 19 millions d’hectares dans le nord-est de la Sibérie. Dans cette région, au cœur de la taïga, le village de Shologon se voile d’un épais nuage de fumée. Les cendres noires portées par le vent propagent des nouvelles alarmantes : la forêt est en feu et les flammes approchent. Abandonnés par l’État, les habitants se mobilisent pour affronter la catastrophe.
9 octobre 2023 :
Shohei Imamura, Pluie Noire, 1989, 123’
Avec Pluie noire, Shohei Imamura s’inspire du roman homonyme de Masuji Ibuse pour reconstituer la journée du 6 juin 1945, au cours de laquelle la ville d’Hiroshima fut détruite par une bombe atomique larguée par l’aviation américaine. Le cinéaste, au-delà des visions d’apocalypse contenues au début de son film, s’intéresse aux terribles conséquences des radiations sur la population durant les nombreuses années qui suivent l’explosion.
13 novembre 2023:
Leila Kilani, Birdlands (Indivision), 2022, 126’
(Dans le cadre du Festival FIFAM à Amiens)
C’est le chaos dans la famille Bechtani, réunie pour un mariage prétexte à la signature par les 22 héritiers de la vente de la très vaste propriété de la Mansouria, sur les hauteurs de Tanger, un fief englobant une forêt abritant des cigognes et un bidonville ancré là depuis des décennies. Tel est le cœur de l’intrigue de Birdlands (Indivision), qui peint d’une façon fine des gestes d’émancipation.
11 décembre 2023 :
Oliver Laxe, Viendra le feu, 2019, 90’
Le personnage principal du film Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent lentement, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.
8 Janvier 2024:
Werner Herzog, Leçons de ténèbres, 1992, 52’
Werner Herzog s’inspire des Leçons de ténèbres de Couperin pour filmer la mise à feu de centaines de puits de pétrole par les forces irakiennes qui se retirent du Koweït. Une vision d’apocalypse, des paysages lunaires de flammes et de fumées, des images et une musique somptueuses décrivent l’horreur et la démesure du drame tel un long poème sur la fin de la Terre.
Le Fresnoy Studio international Turbulences
16 octobre 2023 :
Werner Herzog, Au coeur des volcans, 2022, 84’
En s’emparant des archives cinématographiques des deux volcanologues Katia et Maurice Krafft, Werner Herzog célèbre avec poésie la vie, brutalement interrompue en 1991, de deux chercheurs et preneurs d’images à l’œuvre unique. A son tour, le travail de montage du cinéaste porte à leur incandescence les images des vulcanologues prises au péril de leur vie.
20 novembre 2023 :
Miguel Gomes, Ce cher mois d’août, 2008, 150’
Miguel Gomes filme une région d’un Portugal montagnard, lors d’un mois d’août qui voit sa population décuplée et ses activités multipliées .Les gens rentrent au pays, tirent des feux d’artifice, contrôlent les incendies, font du karaoké, se jettent du pont, chassent le sanglier, boivent de la bière, font des enfants, comme le dit le cinéaste.
Maison d’arrêt Lille -Sequedin
Le souffle , l’air et l’eau
27 septembre :
Camille Llobet, Pacheu, 2023, 60’
Essai documentaire sur le massif du Mont-Blanc réalisé en collaboration avec des guides de haute montagne et des géomorphologues dans un contexte de changement climatique brutal : fonte des glaciers, dégel du permafrost, augmentation des éboulements rocheux. Trois « dialogues – lectures de terrain » associés aux images de gestes et de corps composent des récits sensibles et subjectifs. Les tournages ont été pensés en termes de sensations visuelles, sonores, tactiles et kinesthésiques pour proposer de nouveaux modes d’appréhension de la haute montagne.
18 octobre :
Ariane Michel , Hugues et les vagues, 2018, 16’50’’, Sur la terre, 2005, 13’
Ariane Michel a initié en 2015 en Bretagne une « exposition collective littorale » qui était aussi pour elle un lieu de tournage, où il s’agissait de soumettre le geste artistique au contact des éléments, et en particulier de la mer. Ce film est le résultat de la collaboration avec Hugues Reip, qui a réalisé une installation Wavers (2015-2018), un jardin proliférant dans une flaque d’eau entre les rochers, qui fut emportée par la première marée. A son tour, Ariane Michel observe le devenir de l’œuvre au milieu des éléments. Suivant les fleurs jusqu’au fond des vagues, elle choisit de faire partie du paysage pour mieux nous en faire ressentir la présence.
14 novembre :
Christelle Lheureux, No ricordo il titulo, 2009, 50’
Marcello Mastroianni marche dans la poussière volcanique. Il fume. Il regarde la mer.
Le volcan explose. Les arbres sont brûlés par la lave.
Nous sommes à Stromboli, en 1951, avec le fantôme de Rossellini.
Ingrid Bergman monte le volcan. La fumée sulfureuse la fait tousser.
Non, c’est son fantôme qui tousse. Je ne sais plus.
Ingrid s’éveille au bord du cratère et voit passer Marcello dans la fumée.
Oui, c’est sûr, elle le voit.
Puis, il disparaît dans la fumée.
Ghost of Asia, 2005, 9’
Réalisé avec le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, Ghost of Asia est un poème sans narration précise qui célèbre les puissances émancipatrices de la nature, en un hommage à l’eau, qui est aussi un hommage à l’enfance libre.
A Carp Jump In His Mind, 2005, 33’
De ce film, nous ne verrons rien. Une voix nous en raconte l’histoire. La voix d’un jeune japonais qui erre dans les montagnes autour d’Hiroshima, 60 ans après. L’histoire de la bombe atomique traverse ses représentations y compris dans le manga, ce qu’elle devient au travers du regard de ce jeune homme, ce qu’elle convoque dans notre imaginaire.
6 décembre :
Ariane Michel, Les Hommes, 2007, 95’
Aux confins d’une mer gelée, un bateau s’approche de la terre. Des silhouettes humaines en sortent, elles paraissent étranges. La glace, les pierres et les bêtes du Groenland assistent depuis leur monde immuable au passage de scientifiques venus un été pour les étudier. Ariane Michel interroge la question du regard, du point de vue et de l’exotisme, les déplaçant pour tendre un miroir retourné vers l’espèce humaine.
Centre pénitentiaire St Omer/ Longuenesse
Le souffle , l’air et l’eau
9 et 10 Janvier 2024 :
Camille Llobet, Pacheu, 2023, 60’
Essai documentaire sur le massif du Mont-Blanc réalisé en collaboration avec des guides de haute montagne et des géomorphologues dans un contexte de changement climatique brutal : fonte des glaciers, dégel du permafrost, augmentation des éboulements rocheux. Trois « dialogues – lectures de terrain » associés aux images de gestes et de corps composent des récits sensibles et subjectifs. Les tournages ont été pensés en termes de sensations visuelles, sonores, tactiles et kinesthésiques pour proposer de nouveaux modes d’appréhension de la haute montagne.
Christelle Lheureux, 80 000 ans, 2020, 28’
C’est l’été en Normandie. Céline passe un week-end dans sa maison d’enfance à l’occasion d’un chantier de fouilles. Ses recherches archéologiques se mêlent à des retrouvailles plus ou moins probables au fil de ses promenades.
Ariane Michel, Les Hommes, 2007, 95’
Aux confins d’une mer gelée, un bateau s’approche de la terre. Des silhouettes humaines en sortent, elles paraissent étranges. La glace, les pierres et les bêtes du Groenland assistent depuis leur monde immuable au passage de scientifiques venus un été pour les étudier. Ariane Michel interroge la question du regard, du point de vue et de l’exotisme, les déplaçant pour tendre un miroir retourné vers l’espèce humaine.
10 janvier, 19h :
Ghassan Halwani, Erased_Ascent of The Invisible, 2018, 76’ (cinéma)
À partir de photographies, d’images animées et de plans de la ville, Ghassan Halwani tente de retrouver les traces des disparus de la guerre civile libanaise (1975-1990). Une recherche aussi méticuleuse que poétique, sous les décombres de la mémoire, en grattant littéralement la peau des murs à la recherche de traces de dessins des visages disparus.
Maison d’arrêt de Dunkerque
Le souffle, l’air et l’eau
12-14 septembre
Camille Llobet, Pacheu, 2023, 60’
Essai documentaire sur le massif du Mont-Blanc réalisé en collaboration avec des guides de haute montagne et des géomorphologues dans un contexte de changement climatique brutal : fonte des glaciers, dégel du permafrost, augmentation des éboulements rocheux. Trois « dialogues – lectures de terrain » associés aux images de gestes et de corps composent des récits sensibles et subjectifs. Les tournages ont été pensés en termes de sensations visuelles, sonores, tactiles et kinesthésiques pour proposer de nouveaux modes d’appréhension de la haute montagne.
Ariane Michel , Hugues et les vagues, 2018, 16’50’’, Sur la terre, 2005, 13’
Ariane Michel a initié en 2015 en Bretagne une « exposition collective littorale » qui était aussi pour elle un lieu de tournage, où il s’agissait de soumettre le geste artistique au contact des éléments, et en particulier de la mer. Ce film est le résultat de la collaboration avec Hugues Reip, qui a réalisé une installation Wavers (2015-2018), un jardin proliférant dans une flaque d’eau entre les rochers, qui fut emportée par la première marée. A son tour, Ariane Michel observe le devenir de l’œuvre au milieu des éléments. Suivant les fleurs jusqu’au fond des vagues, elle choisit de faire partie du paysage pour mieux nous en faire ressentir la présence.
Christelle Lheureux, 80 000 ans, 2020, 28’
C’est l’été en Normandie. Céline passe un week-end dans sa maison d’enfance à l’occasion d’un chantier de fouilles. Ses recherches archéologiques se mêlent à des retrouvailles plus ou moins probables au fil de ses promenades.
Ghost of Asia, 2005, 9’
Réalisé avec le cinéaste thaïlandais Apichatpong Weerasethakul, Ghost of Asia est un poème sans narration précise qui célèbre les puissances émancipatrices de la nature, en un hommage à l’eau, qui est aussi un hommage à l’enfance libre.
A Carp Jump In His Mind, 2005, 33’
De ce film, nous ne verrons rien. Une voix nous en raconte l’histoire. La voix d’un jeune japonais qui erre dans les montagnes autour d’Hiroshima, 60 ans après. L’histoire de la bombe atomique traverse ses représentations y compris dans le manga, ce qu’elle devient au travers du regard de ce jeune homme, ce qu’elle convoque dans notre imaginaire.
Ariane Michel, Les Hommes, 2007, 95’
Aux confins d’une mer gelée, un bateau s’approche de la terre. Des silhouettes humaines en sortent, elles paraissent étranges. La glace, les pierres et les bêtes du Groenland assistent depuis leur monde immuable au passage de scientifiques venus un été pour les étudier. Ariane Michel interroge la question du regard, du point de vue et de l’exotisme, les déplaçant pour tendre un miroir retourné vers l’espèce humaine.
Studio 43 Dunkerque
12 janvier 2024
film surprise pour le finissage de la Triennale.
*Films acquis ou soutenus par le Cnap